lundi 9 novembre 2009

De la rhétorique

"Il n'est pas permis d'être maladroit lorsque la fin poursuivie est bonne, de perdre une guerre juste pour ne pas s'être donné les moyens de la gagner. En ce sens, Aristote reproche à Socrate de s'être laissé condamner et d'avoir sacrifié la justice réelle sur l'autel de la justice idéale, en refusant d'employer les armes de ses adversaires sophistes et de les retourner contre eux. 

Aristote défend donc ici le bon usage de la rhétorique qu'il innocente à titre de moyen. Si la distinction platonicienne de la justice et de la rhétorique tient toujours, Aristote se refuse néanmoins à considérer celle-ci comme un pur simulacre. La rhétorique n'est pas à la justice ce que la cuisine est à la médecine ou la parure à la gymnastique. Elle n'est pas qu'un art de tromper, mais peut être efficacement utilisée pour faire triompher le Bien. Savoir dire ce qu'il faut quand il le faut, en sachant à qui l'on s'adresse, est même un devoir quand le discours est porté par une conviction morale. 

Dans la Rhétorique, Aristote délaisse le ciel des idées pures pour analyser les effets réels du langage. Résolument actuel. --Paul Klein"

Plusieurs ouvrages


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire