Aristote défend donc ici le bon usage de la rhétorique qu'il innocente à titre de moyen. Si la distinction platonicienne de la justice et de la rhétorique tient toujours, Aristote se refuse néanmoins à considérer celle-ci comme un pur simulacre. La rhétorique n'est pas à la justice ce que la cuisine est à la médecine ou la parure à la gymnastique. Elle n'est pas qu'un art de tromper, mais peut être efficacement utilisée pour faire triompher le Bien. Savoir dire ce qu'il faut quand il le faut, en sachant à qui l'on s'adresse, est même un devoir quand le discours est porté par une conviction morale.
Dans la Rhétorique, Aristote délaisse le ciel des idées pures pour analyser les effets réels du langage. Résolument actuel. --Paul Klein"
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